Et le Monde t'enchaîne,
Encore, encore et encore.
Rêve, danse, consume-toi,
Car rien ni personne ne pourra jamais
Arrêter sa ronde folle.
Saṃsāra
Une note qui résonne dans l'air et se dissipe au vent. L'obscurité. La foule, amassée en une conscience unique. Ces mains levées vers le Ciel et le Feu. Newport, l'humidité en moins... Et puis la lueur. Sa silhouette qui se dessine dans l'Ombre, comme murmurée à mi-voix par la Lumière. Un jeu, une course contre le temps qui passe et qui, soudain, s'immobilise. Un mouvement, un rêve, une illusion, peut-être. D'autres notes qui emplissent l'atmosphère de leur étrange magnétisme. Des reflets d'or, du bleu, du rouge, du vert, qui soulignent ses épaules et sa nuque, emportés par les rythmes enivrants du tabla de Salar.
Plus de temps ni d'espace. Abolition de l'existence. Et tous les repères s'envolent comme par... Magie. Newport, Ekkar, Portland, Halifax, Paris, plus aucune importance. Ici et ailleurs, partout à la fois et en même temps caché aux yeux de tous. Le Noir. Celui de la Rencontre, de cet espace insondable, secret et sacré, le Monde entre les mondes. Face à face, comme si plus rien d'autre ne comptait. Et les mondes s'entremêlent, de renaissance en renaissance, d'univers en univers, en une unique vibration ; Celle d'un infini secret, invisible qui, soudain, se dévoile et prend forme derrière cette étrange brume qui recouvre les lieux. Une danse, une ombre mouvante au cœur de l'obscurité.
Quelques notes, un regard, un sourire et, derrière le masque, derrière les barrières du monde, celui qui est.
De renaissance en renaissance.
Saṃsāra, comme une ronde sans fin que je rejoins à peine.